14 avr. 2008
Choc thermique
Arrivés à bon port, dans un Los Angeles surchauffé par la première canicule de la saison: 35°C bien sonnés, qui font un gros choc après le blizzard du piémont des Rocheuses. Bilan: dix jours, 2 500 km et des poussières, 350 litres d'essence (soupir) et beaucoup de souvenirs de premier choix. Rendez-vous ici à la mi-mai pour un ambitieux voyage vers le parc national du Yellowstone (Wyoming), à 1 500 km au nord de Los Angeles: ses bisons, ses geysers, ses canyons...
Route 66
13 avr. 2008
Bagdad, Californie (France)
Petite escapade ce dimanche midi à Newberry Springs, trou paumé sur la route 66 en plein désert Mojave, à deux heures de route de Los Angeles. Fierté locale, célébrité internationale (surtout chez les Français), voici le "Bagdad Café" où se tourna le film éponyme en 1988. Chaleureux accueil de la tenancière et ambiance de boui -boui singulière, des centaines de visiteurs ont abandonné un peu d'eux-mêmes sur les murs: cartes de visite, T-shirts, autocollants et même une carte électorale! Un endroit hors du temps, mais n'y allez pas spécialement pour le menu...
Cours d'Amérique profonde
LAKE HAVASU CITY (Arizona) - Aujourd'hui samedi, avant-dernier jour de notre deuxième tour du far-west, a été décadent à plus d'un titre. Nous sommes d'abord descendus très bas, passant de 2 300 à 150 mètres d'altitude, mais encore plus en allant chez Denny's, chaîne de slow-food honnie depuis que nous avons été forcés d'y manger lors de nos mésaventures mécaniques de Saint-George en 2006. Puis, nous avons nourri l'hydre capitaliste, repoussoir de plusieurs générations d'altermondialistes: Wal-Mart, la sympathique chaîne de supermarchés qui n'offre pas de couverture maladie à ses employés. Dans cet océan d'amoralité, la seule chose qui ne chute pas est le mercure: 33°C à Lake Havasu City, ville champignon en bord de lac artificiel qui n'avait pour nous qu'un intérêt, celui de ne pas nous faire dormir au bord de l'autoroute. Nous avons échoué dans un motel peuplé de quatre-quatreux (quelle horreur) équipés de Jeeps sévèrement modifiées pour ravager le désert, et munies sur leur plateau arrière de glacières à Budweiser, la bière pipi de chat nationale. Autant dire que nous envisageons la nuit avec appréhension. "Ca devrait être relativement calme", nous a promis la réceptionniste. Demain dimanche, dernière ligne droite de 500 km pour retrouver Los Angeles et ses autoroutes urbaines.
Arrêtez-vous pour les mules chinoises?
Soyons clairs: en sabir américain, "Mule Xing" ne signifie pas "concours équestre des jeux Olympiques de Pékin", mais "Attention, traversée de mules". Car "Xing", en fait c'est "cross"-ing. A Los Angeles, nous avions été déroutés par le "Ped Xing" qui ornait certains passages cloutés. Ped="pedestrian", C.A.D piéton, of course. Dingue ce que les abréviations censées nous faire gagner du temps nous en font perdre à devoir les comprendre puis les expliquer à nos lecteurs!
Les cheminots américains sont sympas
Nos amies les bêtes
Pas d'ours vu cette année lors de notre tour de l'Ouest, mais dans le désordre: un héron, des biches, des élans, des aigles, une escadrille de corbeaux, des mules, un "chipmunk" fugace et un nombre considérable d'écureuils. Et beaucoup, beaucoup de troupeaux de touristes français, ravis de la déprime du dollar, apparemment.
Le grand souffle
Souffle coupé et par le paysage, et par le vent frisquet qui nous rougissait les oreilles, nous ne sommes restés que le strict nécessaire à Desert View Point, la partie la plus orientale de la rive Sud du Grand Canyon du Colorado, qui comme son nom ne l'indique pas, se trouve en grande partie dans l'Arizona. C'est sans doute de là que l'on a la meilleure vue sur le fleuve, car plus loin le cours d'eau est tellement encaissé qu'il en est presque invisible du plateau qui le surplombe.
En pleine gloire
Expérience unique dans la région de Page, l'Antelope Canyon, que nous avions visité en 2006 mais à la mauvaise heure de l'après-midi, quand le soleil ne perce plus à travers ce couloir de quelques centaines de mètres sculpté par des crues dans la roche rouge. Cette fois-ci, nous y étions à midi. Emerveillement. Au fait, les Navajos détenteurs du monopole ont encore augmenté leurs prix, c'est la crise pour tout le monde.
Pin-pon!
Mais qui a volé le lac Powell?
Deuxième séjour au bord du lac Powell après celui de l'automne 2006 et stupeur: il a quasiment disparu! La faute à une sécheresse qui dure depuis presque une décennie et a fait diminuer de moitié le volume de la pièce d'eau artificielle la plus grande des Etats-Unis, conjuguée à la soif inextinguible et exponentielle des mégalopoles (Las Vegas, Phoenix...) ayant poussé dans le désert ces 40 dernières années, en raison d'ailleurs de ce lac et de son petit frère en aval, le lac Mead. Et vu la faible inclinaison des berges, le niveau du lac en certains endroits est désormais éloigné de près d'un kilomètre de sa limite originelle lors du remplissage au début des années 1960. Tout cela est un petit peu inquiétant pour l'avenir de ces millions d'Américains ayant fui la déprime économique de la région des Grands... lacs ou l'hiver rigoureux du Midwest pour venir coloniser le désert. Première photo prise de l'ex-sentier courant le long de la berge du lac...
Tempête printanière
9 avr. 2008
Froid aux yeux
Panoramaaaaah!
Désolé d'abuser des voyelles, mais Bryce Canyon, qui nous avait été interdit de visite fin 2006 en raison de la dépression nerveuse de Robert le catcat, nous a tout bonnement éblouis. De la dentelle de roche sur des kilomètres, ponctuée de quelques conifères, mais surtout, chance, enchâssée dans une couche de neige encore bien accrochée en ce début avril. Nous avons poursuivi jusqu'au bout de la route menant au parc, qui culmine tout de même à 3 050 mètres d'altitude, et sommes allés d'émerveillement en émerveillement. Les Américains qui n'aiment pas tirer à la ligne lorsqu'il s'agit de formuler des émotions pures, diraient: "Wow!"
Le catcat passe au vert
C'est bien beau de voleter de parc national en panorama de folie, de nature immaculée en sanctuaire protégé, mais le faire avec un gros 4x4 glouton, est-ce bien raisonnable alors que le réchauffement climatique n'est plus contesté que dans l'Oklahoma rural et que la montée des eaux met en péril Garmisch-Partenkirchen? A cela nous (enfin surtout le propriétaire de la bête) apportons deux réponses. La première, nous allons vous le dire, est que le Land Cruiser consomme certes 14 ou 15 litres au 100 km, mais qu'il transporte jusqu'à huit personnes, six pendant ce petit tour, plus leurs bagages. Soit 2,5 litres par personne maximum, raisonnable en regard de ce qu'engloutit la voiture de location moyenne locale pour transporter deux touristes.
La deuxième raison, nous allons vous le dire aussi, est que notre catcat n'émet plus de dioxyde de carbone. Façon de présenter la chose: nous avons acheté des "crédits-carbone" à une entreprise spécialisée de Californie, qui va investir notre contribution dans des fermes à éoliennes, des usines à biomasse et des centrales à purin de bison. Autant d'électricité qui n'aura pas été produite par des centrales électriques américaines, qui contrairement aux françaises, très atomiques, fonctionnent au charbon. Bref, à chaque fois qu'un ours polaire croise notre chemin, il nous salue et nous remercie de contribuer à lui sauver la vie! Nous lui rendons ses congratulations, la tête haute et la conscience pure. Enfin, jusqu'à l'arrêt à la station-service...
8 avr. 2008
Merci Kodak
Brrrryce!
BRYCE (Utah) - Déjà, il y avait la saison, début avril, ce n'est jamais que la fin de l'hiver. Puis la situation continentale, puisque nous sommes à plus de 800 km de Los Angeles désormais. Et enfin, l'altitude: 7 777 pieds, ce qui correspond à 2 500 mètres et qui fait dire: "Oupala!" aux occupants les plus expérimentés de notre catcat. Bref, à Bryce Canyon, il fait péniblement 10°C le jour, et allègrement -10°C la nuit! Heureusement, notre hôtel-station service-magasin de souvenirs-restaurant-laverie-location de motoneige est plutôt bien chauffé.
La région de Bryce, c'est complètement "nice". Des falaises rouges comme à Zion mais découpées par l'érosion en multiples cheminées, rochers acérés ou blocs ressemblant à des coussins, une sorte de Cappadoce cent fois plus grande.
Nous sommes retournés en famille au parc local du Kodachrome Basin (voir posts d'octobre 2006), qui ne nous avait pas porté chance la dernière fois mais qui est toujours aussi magnifique, surtout au soleil couchant.
7 avr. 2008
Avance, patate!
L'avantage de Zion, l'un des parcs les plus visités des Etats-Unis, c'est que l'on y voit des touristes venus en véhicule de toute l'Union. Or, chaque Etat américain frappe ses propres plaques d'immatriculation. Et la plupart (à l'exception de notre Californie) y font figurer leur devise. L'Etat de Washington est l'"Evergreen State", le Texas est le "Lone star State", la Floride est le "Sunshine State". Devinez quelle est la devise de l'Idaho, Etat certes peuplé de vaches et de conifères, mais qui aurait pu faire un effort?
Bière darwinienne
Ce soir, la bière ambrée avait un goût sensé: la cervoise "Wasatch Evolution" est "approuvée par Darwin" et "réalisée en 27 jours, pas en sept". Ce n'est pas au fin fond de l'Utah, terre promise des Mormons, que nous pensions trouver un breuvage aussi laïque. Pardonnez le flou, on avait déjà vidé la bouteille!
6 avr. 2008
Navette spéciale
On se répète peut-être, mais les Américains sont un peuple or-ga-ni-sé. Les gènes allemands, sans doute... A Zion, on traverse le parc en navette, croisement entre mini-train et minibus, mais avec de la maxi-place pour des tas de touristes en short, birkenstock et chapeau de toile. Car Zion n'est pas seulement le nirvana des grimpeurs en varappe, avec ses à-pics de 1 200 mètres, mais aussi La Mecque des randonneurs qui se la jouent sérieusement. Et tout ce petit monde attend en file, sans resquiller. Du coup, peu de voitures à Zion, la nature en est plus sauvage (admirez le héron du jour).
5 avr. 2008
Echelle 200%
SPRINGDALE (Utah) - Nous sommes non seulement bien partis, mais bien arrivés ce samedi à notre première étape "nature", Zion National Park dans le sud-ouest de l'Utah. Tout a commencé lentement vendredi matin au départ de Los Angeles: difficile de mettre en branle quatre adultes, deux bébés et un 4x4 bourré jusqu'au plafond, sans parler du chat qu'il a fallu mettre en pension dans son réduit habituel. Bref, à 13h30 nous étions encore à la hauteur de la drôlement nommée Rancho Cucamonga, lointaine (80 km!) banlieue de L.A. sur la route de Las Vegas, au moment donc où l'autoroute numéro 15, pour les connaisseurs, se charge de SUV remplis de skieurs, de voitures de parieurs compulsifs et de plaisanciers à moteur partis explorer le ludique arrière-pays de la mégalopole californienne.
Désert Mojave déjà chaud en ce début de printemps, les 30°C ne sont pas loin, heureusement rafraîchis par un vent à dévisser les rétroviseurs des 38 tonnes qui comblent de joie l'aîné.
Trajet sans histoire malgré une petite alerte au témoin "check engine" qui joue à cache cache avec nous depuis 2006, et circulation finalement fluide jusqu'au casino "Orleans", deuxième choix hors du "Strip" de Las Vegas, mais qui a l'avantage de rester raisonnable dans ses tarifs pendant le week-end, malgré le gala donné le soir-même dans l'"arène" du casino par un certain Engelbert Humperdinck, dont la notoriété nous avait jusqu'ici échappé.
Qui dort au Orleans déjeune au Starbucks de Tropicana avenue, c'est la tradition depuis que nous allons dans la ville du vice et nous y sacrifions. Démarrage plutôt matinal vu notre équipe chronophage (10h30...) La toujours autoroute 15 se faufile bientôt dans le canyon de la Virgin River, et un énième lacet dévoile la sympathique ville de Saint George, son concessionnaire Toyota sans jugeote, son Dennys (voir post d'octobre 2006, "Fidel Gastro"), ses motels, sa rue principale, son temple mormon. Allons-nous nous arrêter pour nous souvenir? Non, décidons-nous avant que la question ne soit formulée.
Petites routes de campagne, bordées de ranchs aux vaches bien élevées, défendus par des clôtures au garde-à-vous, sous les corniches ocres des falaises de l'Utah, avant d'arriver à Zion, toujours aussi majestueux. Le dîner aux portions gargantuesques et Vegas et ses hôtels-casinos de 4 000 chambres viennent nous rappeler que l'Amérique profonde est celle des dimensions XXXXL. D'ailleurs sur la photo, on nous voit en train de charger notre 4x4 (5 mètres de long, deux mètres de haut, 1,70 m de large). Mais si, c'est nous, derrière le pick-up de Mad Max...
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