AUSTIN, Texas. Nous voici revenus à la case départ en ce lundi soir, après 11 jours de divagations sur les routes du Texas et du Nouveau-Mexique. Demain mardi un avion nous ramènera vers la région de Washington. Bilan globalement positif pour ce 11e road trip. D'abord, la météo nous a été très favorable, pas une goutte de pluie et des températures chaudes sans être insupportables qui nous ont permis de pique-niquer quasiment tous les midis. Les Texans en général et les personnels des sept parcs, monuments et autres sites historiques nationaux que nous avons arpentés ont toujours été charmants, bien loin de l'image de rednecks intolérants et armés jusqu'aux dents que les habitants de cette région se voient donner par les snobs de la côte Est ou de Californie.
Nous avons vu des endroits magnifiques, comme Big Bend et les stupéfiantes dunes de White Sands, et ressenti de près l'influence hispanique - linguistique et culinaire - dans ces régions frontalières du Mexique. Le problème du Texas, c'est sa surface! Plus grand que la France (on le saura...), l'Etat se mérite et nécessite de longs trajets routiers: 2 410 miles soit 3 850 km en une semaine et demie, c'est à peine raisonnable. En post-scriptum photographique, ce panneau qui ponctue les routes du Lone Star State: "Ne salissez pas le Texas", une campagne de
propreté publique qui a connu un gros succès car l'expression peut aussi
se comprendre par "Le Texas, il ne faut pas le chercher". Nous l'avons
trouvé!
2 avr. 2013
1 avr. 2013
Le traitement Johnson
Ce lundi, en guise d'au-revoir au Texas, nous sommes allés visiter le repaire d'un président texan. Il aimait parcourir son ranch en voiture, a passé une grande partie de ses mandats dans sa propriété au lieu du 1600 Pennsylvania Avenue à Washington, au point que l'on a parlé de "Maison Blanche de l'Ouest". Il y travaillait avec ses collaborateurs et y recevait sommités et chefs d'Etat. Mais qui était-ce? Si vous répondez George W. Bush, vous avez perdu: d'abord, le prédécesseur de Barack Obama a vendu son ranch depuis qu'il a quitté le pouvoir en 2009, et ce n'était pas un vrai "homme de la terre", comme Lyndon B. Johnson. Juste avant de mourir à l'âge de 64 ans en 1973, le 36e président américain (1963-1969) avait légué à ses compatriotes son ranch situé près de Stonewall, à 70 km à l'ouest d'Austin. Le parc national historique "LBJ" propose un circuit émouvant sur les lieux, de la minuscule école primaire où le grand homme usa ses fonds de culotte au cimetière où il repose en compagnie de ses parents et de ses frères et soeurs.
Le clou de la visite reste son ranch, desservi par une piste d'atterrissage en mesure d'accueillir une version miniature d'Air Force One, et dont l'intérieur a retrouvé son décor des années 1960. Au moins quatre Lincoln Continental, barges automobiles dont le président raffolait, sont garées à proximité (photo). Insomniaque et obsédé du téléphone où il pouvait rester pendu 18 heures par jour, Johnson avait fait installer des appareils dans toutes les pièces de sa maison, sauf la salle de bains de son épouse! Des expositions annexes reviennent aussi sur la carrière du dirigeant, l'un des quatre seuls Américains à avoir été à la fois représentant, sénateur, vice-président et président, et son pouvoir de persuasion surnommé le "traitement Johnson" grâce auquel il fit avancer au Congrès un agenda très progressiste.
Le clou de la visite reste son ranch, desservi par une piste d'atterrissage en mesure d'accueillir une version miniature d'Air Force One, et dont l'intérieur a retrouvé son décor des années 1960. Au moins quatre Lincoln Continental, barges automobiles dont le président raffolait, sont garées à proximité (photo). Insomniaque et obsédé du téléphone où il pouvait rester pendu 18 heures par jour, Johnson avait fait installer des appareils dans toutes les pièces de sa maison, sauf la salle de bains de son épouse! Des expositions annexes reviennent aussi sur la carrière du dirigeant, l'un des quatre seuls Américains à avoir été à la fois représentant, sénateur, vice-président et président, et son pouvoir de persuasion surnommé le "traitement Johnson" grâce auquel il fit avancer au Congrès un agenda très progressiste.
Bip bip! (font les Texans sur l'autoroute)
"Conduisez à la texane, de façon courtoise", conseille le panneau d'accueil à l'entrée du "Lone Star State". Apparemment, au Texas, être courtois n'empêche pas d'aller vite. Très vite. Sur notre côte Est, la vitesse limite sur les "Interstate", les grandes autoroutes, est souvent de 65 miles par heure, soit 104 km/h. Dans l'Etat de J.R. Ewing, en revanche, elle atteint couramment 80 miles par heure, équivalent de 128 km/h, et même 85 miles sur un tronçon récemment inauguré. Des vitesses européennes, loin de l'image de tortues de la quatre-voie qui colle aux Américains depuis la crise pétrolière des années 1970.
Et en plus, les automobilistes texans ont tendance à prendre quelques libertés et à rouler encore plus vite. Résultat, ce lundi matin, entamé tôt pour pouvoir passer un dernier après-midi culturel avant de quitter l'Etat, nous avons couvert 256 km en deux heures sur l'autoroute, comme le prouve cette photo de l'ordinateur de bord de notre voiture de location. On comprend que la mascotte locale soit le roadrunner, l'oiseau véloce héros du dessin animé "Bip Bip et Coyote"! Et pour ceux qui s'étonnent, oui, nous avons configuré notre auto pour qu'elle nous renseigne en français, Môssieur. Bon courage aux prochains utilisateurs!
Et en plus, les automobilistes texans ont tendance à prendre quelques libertés et à rouler encore plus vite. Résultat, ce lundi matin, entamé tôt pour pouvoir passer un dernier après-midi culturel avant de quitter l'Etat, nous avons couvert 256 km en deux heures sur l'autoroute, comme le prouve cette photo de l'ordinateur de bord de notre voiture de location. On comprend que la mascotte locale soit le roadrunner, l'oiseau véloce héros du dessin animé "Bip Bip et Coyote"! Et pour ceux qui s'étonnent, oui, nous avons configuré notre auto pour qu'elle nous renseigne en français, Môssieur. Bon courage aux prochains utilisateurs!
Un récif dans le désert
Le parc national des montagnes de Guadalupe, ça vous dit quelque chose? Nous non plus, du moins jusqu'à dimanche, quand nous sommes allés explorer ce sanctuaire naturel situé en plein désert texan, juste au sud de la frontière néo-mexicaine. Et bien nous en a pris, car nous avons découvert un lieu aussi peu fréquenté que grandiose: des canyons au fond desquels serpentent des sentiers caillouteux, des falaises ponctuées d'anfractuosités mystérieuses et surtout, une curiosité pour les géologue: ce massif, le plus élevé du Texas avec ses 2 000 et quelques mètres, n'est rien moins qu'un récif corallien fossilisé! Explication: quand il s'est formé il y a 150 millions d'années, le territoire du Texas actuel était situé au niveau de l'Equateur, dans des eaux chaudes propices au développement des coraux et de toute la vie sous-marine qui les accompagne.
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