20 oct. 2006

Retour

Bien rentrés à Los Angeles (28°C et grand soleil, pourquoi donc sommes-nous partis?)

Alors, c'est la fin du voyage

Retour sans histoire à Los Angeles depuis Flagstaff. Huit cents kilomètres d'une traite, mais l'Arizona devenait trop frisquet à notre goût: il a fallu dégager Robert d'une gangue de givre tenace avant de pouvoir démarrer. Ici, les 28°C ambiants nous rappellent pourquoi des millions d'Américains préfèrent la Californie au piémont des Rocheuses.

18 oct. 2006

Attention, vivre entraîne la mort


Confirmation au cours de ce voyage; à cause des nombreuses poursuites au civil lancées ces dernières années, les autorités américaines ont tendance à se surprotéger en prévenant les usagers de toutes sortes d'objets ou d'endroits qu'ils risquent le pire. C'est ainsi que la baignoire gonflable de notre petit possède un manuel l'apparentant à une grenade offensive, que sur certaines bouteilles de boissons gazeuses il est écrit qu'"Ouvrir ce bouchon peut occasioner des blessures graves", et que dans la buanderie d'un hôtel, nous avons lu de nos yeux: "Ne laissez pas vos enfants jouer dans la machine à laver". La palme de l'écriteau le plus alarmiste revient toutefois au Service des parcs nationaux, qui au début du sentier reliant la rive nord à la rive sud du Grand Canyon via la rivière, encaissée 1 000 mètres plus bas, met ainsi les touristes en garde (notez la jolie photo d'illustration): "ON NE RIGOLE PAS - N'ESSAYEZ PAS de marcher de la rive au bord de la rivière aller-retour sans vous être préparés à endurer les choses suivantes: lésions cérébrales permanentes, arrêt cardiaque ou mort". De toutes façons, nous étions pressés...

Colossal Canyon (version on the rocks)


L'une des leçons de notre voyage? On ne visite pas un grand pays montagneux au climat continental fin octobre en T-shirt et en sandales. Quoique. Bien qu'au Grand Canyon, rive sud, il ait fait aujourd'hui mardi... 5°C diurnes et que nous ayons essuyé une tempête de neige sur la route qui y menait, certains Américains s'y baladaient en short et en tongs! Paysage effarant et sentiers déserts dès que l'on quittait les abords des parkings; les locaux semblent aussi peu courageux que frileux. Au palmarès des animaux, nous avons aperçu cinq daims, trois aigles tournoyant en altitude, quelques écureuils et un nombre considérable de corbeaux. Et nous avons apprécié un café chaud.

L'effroi du volcan


Voilà autre chose: les plus hauts sommets de l'Arizona (4 000 mètres tout de même) sont des volcans! Et en plus, la dernière éruption de l'un d'entre eux ne remonte qu'aux Croisades, un laps de temps négligeable à l'échelle tectonique. Sur la photo, on distingue l'endormi et son fleuve de lave pétrifié depuis 1180.

Pétrifiés


A l'époque où l'Arizona se trouvait à la latitude du Guatemala (ça fait un bail), des arbres ont été engloutis par des torrents de boue, et sont restés enfouis sous terre pendant des millions d'années. Fossilisés, ils ont refait surface à cause de l'érosion et ont donné leur nom au parc national de Petrified forest. Pillés pendant le XIXe siècle et le début du XXe (certains y allaient même à la dynamite), ils sont aujourd'hui jalousement protégés: c'est la première fois que nous avons vu une caméra de surveillance en pleine nature!

15 oct. 2006

Les collines du tiramisu


Le "désert peint", polychromie en plein nulle part arizonien, prend parfois des allures de dessert italien. En tout cas, ça nous a donné faim.

Pour qui sont ces corbeaux


Visite mouillée du Parc national de Petrified Forest, dans l'est de l'Arizona, sous le regard noir d'énormes corbeaux. Le syndicat d'initiative local cultive-t-il une clientèle gothique?

Dites 66


FLAGSTAFF (Arizona) - Nous avons rejoint aujourd'hui dimanche le tracé de la fameuse route historique 66, qui relie Chicago à Los Angeles, où elle se termine par le Santa Monica Boulevard, à 100 m de chez nous. Avec la nostalgie d'une époque disparue ou presque, les Américains font beaucoup de "business", mais l'ensemble de ce corridor est plutôt triste et décati, surtout sous la pluie comme c'était le cas pour nous. Pour ceux que ça intéresse, et ils sont nombreux, le pare-chocs sur la photo appartenait à une Cadillac 1958...

Régime sec

Ce n'est pas que nous soyons alcooliques au dernier degré, mais tout de même, il y a de l'abus. Le voyageur poussiéreux et assoiffé à l'issue de sa piste/marche/panne mécanique quotidienne a le plus grand mal à se jeter un bock derrière la cravate en ces terres désolées: après la Californie, où la bière de la Sierra Nevada coule à flots, le Nevada, où des fleuves de margaritas dévalent les boulevards de Las Vegas, nous sommes au régime sec depuis notre entrée en Utah, patrie des mormons, de vrais oulémas saoudiens dès qu'il s'agit d'alcool. L'Arizona n'a rien arrangé, puisque une grande partie de ce territoire est constituée d'une réserve indienne où la vente d'eau de feu est interdite par l'Etat fédéral. Il faut bien réparer les dégâts de la conquête de l'Ouest!
Bref, aujourd'hui, dans les restaurants en terre navajo, on propose aux malheureux clients de la bière et du vin sans alcool. Nous nous droguons au thé glacé...

La ruée vers l'Oreo

Spécial dédicace pour Piipo: depuis notre départ il y a trois semaines, nous avons englouti pas moins d'un kilo et demi d'Oreo, ce petit biscuit infâme et plein de calories mais qui réconforte entre une panne et un orage. Tu es jaloux, hein?

La déesse Sih-Tro-Hen


Croisée au fin fond de l'Arizona rural!

Beau comme un canyon


En attendant la rive sud du Grand Canyon du Colorado, voici son petit frère, le canyon de Chelly, dans l'est de l'Arizona, à quelques dizaines de kilomètres du Nouveau-Mexique. Nous sommes toujours chez les Indiens où ces entailles dans le grès rouge possèdent un caractère sacré, l'une de leurs divinités, la femme araignée, nichant même sur un de ses pitons selon la tradition locale. Nous avons un peu joué à cache-cache avec les orages pour pouvoir admirer le site, qui, avec ses pâturages coincés entre les falaises ocres et ses arbres aux feuilles jaunies, pourrait ressembler à un jardin d'Eden automnal (quelle poésie).

13 oct. 2006

Comme si vous y étiez

http://www.youtube.com/watch?v=SmSkYOZQLyg

Monumental



Grande journée ce vendredi à Monument Valley: déambulation en voiture sur la piste entre les mesas et les pitons, puis balade à pied, seuls ou presque dans la nature, tant les touristes sont paresseux et ne descendent pas de leur boîte à roues. Comme nous nous trouvons à court d'adjectifs, vos commentaires sont les bienvenus!

12 oct. 2006

Mormons et merveilles

Notre séjour forcé chez les Mormons nous a au moins permis de vérifier une donnée sociale fondamentale: ils se multiplient comme les pains christiques. Notre premier dépanneur, une petite quarantaine d'années, nous a dit avoir "six enfants". Le deuxième, 25 ans à tout casser, en avait trois, âgés de un, deux et quatre ans. Et hier soir la serveuse de notre dernier repas dans une "steakhouse" de Saint George a admiré notre bambin, nous renvoyant un: "j'ai cinq garçons!" Elle avait l'air sous amphétamines mais on a conclu qu'il fallait pouvoir afficher une certaine énergie pour tenir le choc.
Au fait, lors de notre voyage de jeudi entre Saint George et Kayenta, nous avons failli tomber en panne dans les charmantes bourgades mitoyennes de Hildale et Colorado City, où la population croît de 10% chaque année. Ces deux villages sont propriété et foyer privilégié de l'église fondamentaliste des saints du dernier jour, un schisme des Mormons qui professe et pratique la polygamie, et chez laquelle les femmes sont juste bonnes à pondre! Le "prophète" de la secte vient d'ailleurs d'être arrêté pour avoir arrangé des mariages entre des hommes et des mineures. La polygamie est interdite aux Etats-Unis, mais la loi peine à s'appliquer, notamment en Utah et en Arizona où les sectes vivent en vase clos, contrôlant les mairies et donc la police des agglomérations où elles sont installées.

Ma Toyota est sarcastique

KAYENTA (Arizona) - En bref parce que ça nous énerve trop, notre voiture est encore tombée en panne, cette fois dans Kanab (Utah), à un feu rouge, alors que nous allions de Saint George à Monument Valley, 400 km dans la journée. Heureusement, le flic local ne nous a pas flingués comme l'auraient fait ses collègues de Los Angeles: bonasse et moustachu, il s'est contenté de nous escorter jusqu'au garage tout proche, où nous avons enfin éclairci le mystère de nos "breakdowns" à répétition: il y avait un fil qui faisait masse. Une réparation à 50 cents qui nous aura coûté trois jours dans une ville très peu pidante, que nous avons parcourue dans tous les sens avec la poussette et où les supermarchés n'ont plus de secrets pour nous!
Enfin, nous voici ce jeudi soir à Kayenta, aux portes de Monument Valley, en plein territoire navajo. Nous avons entr'aperçu les paysages qui ont forgé la gloire de John Wayne et de John Ford, mais verrons tout cela de plus près demain et mettrons des photos en ligne.
Conséquence de nos mésaventures mécaniques, toute la partie "Utah" de notre voyage a été repoussée à des temps plus propices, dommage car le peu que nous en avons vu s'est révélé somptueux.

11 oct. 2006

Guère de réparations

Ca y est, Robert est guéri. Sans entrer dans des considérations techniques, disons que le problème était de nature électrique et semble résolu. Nous allons reprendre la route demain jeudi, en shuntant quelques étapes pour recoller au programme. Nous vous tiendrons au courant.

Fidel Gastro


Finalement, cette petite(?) pause forcée à Saint George, Utah, n'aura pas eu que des inconvénients. On aura au moins vu ce qu'est l'American way of life. C'est là qu'on mesure l'ampleur du gouffre qui sépare les habitants de cette joyeuse ville de nos gais lurons du West Santa Monica blvd. A Saint George, et sans voiture, nous avons donc fait comme les Romains du coin: qui déjeune au Burger King dîne chez Denny's. Un vrai parcours du combattant pour nos estomacs sensibles de pauvres Frenchies, tant la taille des assiettes n'a d'égal que la fadeur de leur contenu. Bref, c'est dégueulasse!

De la modestie avant toute chose



Les Américains voyagent léger, c'est à peine si on les remarque dans les campings...
Non sans blague, nous faisons vraiment pitié avec notre petit Land Cruiser et son matelas dépliable. Ce que l'on croise souvent sur les routes, c'est le bus-camping car, qui remorque un 4x4, parce que c'est vrai, ce n'est pas très pratique un 12 tonnes pour aller faire ses courses au Walmart du coin.

9 oct. 2006

Lipstick Kodachrome


Avant de nous faire part de ses revendications sociales (voir ci-dessous), notre ami Robert nous a emmenés dans le parc du "Kodachrome basin", appelé ainsi parce que l'expédition qui l'a exploré peu après la Seconde Guerre mondiale était commanditée par la société Kodak et ses pellicules photo couleur. Même à l'ère du numérique, ce nom convient parfaitement à cet ensemble de mesas, de pitons et de bosquets où gambadent de mignons petits lapins dans le soleil couchant, un bien beau spectacle qu'on aimerait voir plus souvent, ma bonne dame.

Robert se met en grève


Robert, notre moyen de transport, cantine, réserve à spaghettis et à l'occasion, chambre à coucher, en a eu assez du surmenage: 3 000 km en deux semaines, c'en est trop, a-t-il déclaré aux journalistes et à leur fils, se disant décidé à ne plus se contenter de 15 litres au 100 pour mouvoir ses trois tonnes entre deux parcs nationaux. C'est donc dans le doux écrin du "Kampground of America" (KOA) de Cannonville, en plein milieu du désert rural de l'Utah et à quelques miles du Parc national de Bryce Canyon, que notre 4x4 a calé dimanche soir pour ne plus redémarrer. Pompe à essence dans le sac? Injecteurs bouchés? Bougies fondues? Le suspense reste entier à l'heure où nous mettons sous presse depuis Saint George, dans le sud-ouest de l'Etat des Mormons, où se trouve la seule concession Toyota du coin. Nous l'avons finalement atteinte après de très longues palabres avec notre assistance (bonne idée d'en avoir souscrit une), 160 km de route de montagne en camion de dépannage (voir photo) et quelques montées d'adrénaline. Robert a été placé en coma artificiel en attendant l'auscultation de demain, tandis que nous avons trouvé refuge chez Comfort Suites, correct motel qui a pour principal atout de ne pas être trop loin du garage. Le petit a très bien supporté sa journée d'aventures, effectuant même une sieste d'anthologie à l'arrière du "Peterbilt" (camion américain) ballotté de gorges abyssales en cols à 3 000 mètres. Nous espérons reprendre la route au plus tard mercredi et recoller ainsi à notre programme initial qui devait nous conduire en fin de semaine au Colorado. Le moral est bon, d'autant plus que notre établissement de Saint George possède un réseau wi-fi et que cette charmante bourgade où s'empilent Mc Do, Wendy's et autres chaînes de haute gastronomie, est desservie par un signal de téléphonie mobile, le grand luxe après quelques jours dans le désert technologique.

8 oct. 2006

Les mots nous manquent

A l'échelle

Clin d'oeil perso: les Libanais, vous pensiez avoir eu une grande voiture?

Petra sur Colorado


Pour ceux qui ont en mémoire Petra (Jordanie) et ses siq (canyons) envoûtants de couleurs, voici leur petit frère américain, indien devrait-on écrire puisque l'"Antelope canyon" est situé en territoire navajo, comme toute la région de Page ou presque. Encore une bizarrerie géologique et hydrologique, ce ravin extrêmement étroit, où l'on peine parfois à se croiser, et où s'engouffre un arroyo sur quelques centaines de mètres, avant de reprendre son lit normal. On s'y rend en 4x4 conduit par un "native American" pour en repartir, les yeux ébouriffés. Au passage, les Navajos se sucrent pas mal, mais après tout, ils étaient là avant les autres.

Petit pont


Enorme, le Colorado a longtemps posé de gros problèmes à ceux qui voulaient passer de l'Utah en Arizona: sur 1 000 km, aucune route n'existait avant 1928, lorsqu'un pont a été jeté entre les deux parois. Aujourd'hui doublé par un ouvrage plus récent (1995), le pont Navajo (à gauche) a été classé "monument historique", comme tout ce qui date d'avant la conquête spatiale aux Etats-Unis...
Au fait, il n'existe toujours que deux points de passage terrestres au dessus du Colorado dans l'ouest de l'Arizona et se rendre de la berge nord à la berge sud du Parc national du Grand canyon exige un trajet de 360 km, 20 fois plus qu'à vol d'oiseau.

Fer à cheval


Dans cet endroit au sud de Page, le Colorado effectue un méandre en forme de fer à cheval, d'où le nom du lieu-dit, "Horseshoe bend". Problème: il faut un très grand angle pour le cerner et nos objectifs ne descendant pas sous 28, difficile d'en rendre la totalité. Mais vous saisissez l'idée...

Tout va mieux


PAGE (Arizona) - Il fait beau et ça change tout; la région de Page dévoile enfin ses splendeurs qui miroitent dans les flaques parsemant de loin en loin ce plateau de grès rouge lardé de gorges et hérissé de mesas (on en deviendrait lyrique). Demain dimanche, direction Bryce Canyon, dans l'Utah à 200 km au nord-nord-ouest, qui ne devrait pas être mal non plus, si le temps reste au radieux.

6 oct. 2006

Dépressions


PAGE (Arizona) - Baromètre calé à "maussade", fleuves de latérite traversant les routes, Robert à la limite de l'aquaplaning, voilà que nos vacances sont brutalement frappées par les éléments. Déjà, la visite du Grand Canyon s'était effectuée sous des orages de grêle, et voici que la ville de Page, sur le bord du lac Powell, et ses environs dégoulinent férocement sous les assauts du grand Manitou. Les oueds en crue et les mesas qui s'érodent en temps réel colorent notre voyage d'inédit. Toutefois, la limitation conséquente des activités de plein air pendant les cinq jours d'intempéries que nous promet le Weather Channel nous met dans l'embarras: faut-il suivre le programme ou fuir les dépressions atmosphérique et psychologique en naviguant plein sud? Entre les gouttes, le lac est magnifique, malgré les centaines de hors-bord qui le quadrillent avec entrain.

Colossal Canyon


D'habitude fort peu avares d'adjectifs (exemple: "cet incendie risque de prendre des proportions bibliques", entendu l'autre jour à la télévision), les Américains ont manqué d'imagination pour qualifier ce que nous avons visité ces derniers jours: le Grand Canyon, ça fait un peu mesquin, il faudrait dire "Le colossal gros truc qui barre l'horizon à l'infini, qui donne un sacré vertige et qu'on appelle le Grand Canyon". On a beau l'avoir lu dans des livres, vu chez Nicolas Hulot et punaisé sur les murs, cette monstruosité géologique laisse pantois lorsqu'on l'aborde. Il est impossible d'en prendre la mesure sans s'élever très haut, et c'est par la rive nord que nous l'avons approché. Malheureusement, à 2 400 mètres d'altitude, il faisait plutôt frisquet et quelques orages nous ont incité à battre en retraite. Mais que c'était beau!

Amérique profonde


Tous les peuples ne peuvent pas avoir comme devise "Liberté, égalité, fraternité"... Traduction du panneau: "loto, munitions, bière". Photo prise à Fredonia, la première ville de l'Arizona lorsqu'on arrive de l'Utah, plus au nord.

4 oct. 2006

Et daim


Nous avons vu la grosse dame qui a vu l'ours au Yosemite la semaine dernière, mais pas le plantigrade lui-même. Heureusement, il reste les écureuils et autres petits rongeurs, et surtout les daims, une demi-douzaine aperçus au détour des sentiers entre la Californie et l'Utah. Celui-là n'était pas vraiment sauvage...

Le parc aux falaises rouges


Parc national de Zion, 2,5 millions de visiteurs par an et un système très efficace de navettes pour aller voir la beauté du sauvage sans respirer les gaz d'échappement. Un petit regret tout de même, ce côté très dompté de la nature malgré tout, certains sentiers sont entièrement goudronnés et on ne se sent pas vraiment immergés dans le grand nulle part.

Vegas, baby!



Nous n'avons pas gagné aux machines à sous à Las Vegas, et pour cause; une agente de sécurité polie mais ferme nous a signifié que les mineurs n'étaient pas admis dans les salles de jeux, même lorsqu'ils ont six mois et dorment du sommeil du juste au fond de leur poussette! Un an et demi aux Etats-Unis nous a appris que l'on ne discute jamais avec les autorités, donc nous avons peu contribué aux monceaux de dollars que déversent des centaines de milliers de touristes en short dans les caisses de la capitale du jeu et du vice. Par ailleurs, la ville, qui semble perpétuellement en travaux, donne un spectacle plutôt déprimant de déchéance et de stupidité humaines, et garder l'oeil de l'entomologiste pendant plus de quelques heures est difficile, tant tout est "over the top". Pause routière bienvenue toutefois et escale revigorante dans les buffets pantagruéliques du Mirage et du Luxor, ce dernier étant notre hôtel, reproduction à l'échelle de la grande pyramide de Khéops au sud du Caire, avec un Sphinx et un grand obélisque dans l'alignement... sans oublier une pyramide Maya (?) dans le hall digne d'un aéroport international.

Mortelle vallée


Et encore, le temps était couvert. Mais on a tout de même eu 38°C dans la vallée de la Mort, où pour une fois ici, la climatisation n'était pas inutile. En été et au début de l'automne, une chose est sûre: l'endroit le plus chaud du monde se visite en voiture, à moins de porter un gros bidon sur le dos.

Mighty 80

Notre gros Toyota garde la forme et monte à 3 000 mètres comme qui rigole. Le paysage derrière n'est pas mal non plus.

Temple grec (après le passage des Turcs)


Bon, le titre est facile, mais l'analogie évidente: le "Devil's postpile", curiosité géologique située dans l'est de la Sierra Nevada, près de Mammoth Lakes, est formée de colonnes de basalte ayant cristallisé en se refroidissant. A 3 000 mètres d'altitude, un glacier a érodé le monument, lui donnant l'allure d'un Acropole aussi ruiné que l'original. Aujourd'hui, l'endroit est très difficile d'accès (et enneigé huit mois par an), mais vaut largement le détour.

Iron Lion Zion

SPRINGDALE (Utah) - C'est fou ce que ce pays n'est pas moderne dans ses infrastructures. Pour trouver un réseau Wi-Fi, on rame comme un PC des années 1980 (l'ordinateur et le parti politique). Nous venons de passer une grosse matinée dans le parc national de Zion, dans le sud-ouest de l'Utah, notre quatrième Etat depuis notre départ, une véritable merveille aux magnifiques falaises rouges, canyon au fond duquel coule un torrent impétueux (voir photos dans un prochain message, c'est à dire plus haut). Le moral est bon, le bébé adorable et la voiture marche toujours aussi bien au bout de 1 500 miles. Seule ombre au tableau, le temps qui se met au gris et en montagne ce n'est jamais bon signe. Selon un Britannique que nous venons de croiser, il y a de la neige au bord des routes du Grand Canyon, partie nord, où nous sommes censés dormir ce soir! Mais si les cascades gèlent, nous irons nous réfugier dans un Motel 6 en attendant la suite des événements.