NASHVILLE, Tennessee - Changement de décor radical ce mardi soir, bien que nous dormions dans le même Etat qu'à Memphis, le Tennessee: aurant cette dernière ville est celle des musiques noires, comme le blues et la soul, autant Nashville constitue le fief de la country, musique blanche par excellence, héritière des ballades irlandaises et infusée de la rude vie des garçons vachers. Un genre qui a du mal à percer en dehors des Etats-Unis (connaissez-vous Garth Brooks, qui vendait davantage d'albums que Michael Jackson pendant sa période "Bad"?), mais fait l'objet d'un culte ici. Et comme tous les cultes, la country a son temple: le Grand Ole Opry, la salle de 4 400 places qui accueille des concerts trihebdomadaires. Nous n'allions pas rater ça! Pas moins de huit artistes ou groupes se sont succédé devant nous, du mandoliniste virtuose au crooner sur le retour, en passant par des cow-boys en jeans moulants qui ont déclenché l'hystérie des "teenagers".
Car la country ne semble pas séduire que les bedonnants aux tempes argentées. En revanche, même en scrutant bien, nous n'avons pas vu un seul Noir. Et nous n'avons pas échappé à la chanson "God bless the USA", au salut aux anciens combattants, et à l'exaltation du sacrifice des GI's déployés, selon le dernier artiste de la soirée, "en Afghanistan, au Pakistan, et en Iran". Espérons que les ayatollahs ne sont pas secrètement à l'écoute de la radio qui retransmet en direct ces concerts depuis 1925! A propos de longévité, nous avons aussi découvert Jimmie Dickens (photo du haut), qui émarge à l'Opry depuis l'administration Truman. A 91 printemps, il lance des blagues salaces entre deux gratouillages de cordes!
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Et en Belgique, nous avons l'immense Toots Thielemans qui, du haut de ses 90 ans, nous berce de son harmonica.
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