29 juin 2013
Mission impassible
SANTA BARBARA, Californie. Santa Barbara, à 130 km au nord de Los Angeles, ce n'est pas seulement un repaire de Californiens dorés sur la tranche et bronzés sous les palmiers, un endroit où se déchire la famille Capwell et où tout le monde se méfie des Lockridge (à part Ted qui en pince pour Kelly, ah, Santa Barbaraaaah, tu me diras, pourquoi, j'ai le mal de vivreuuuh). Non, Santa Barbara et ses cascades de bougainvillées se faufilant vers le Pacifique entre de somptueuses demeures Spanish revival, c'est avant tout pour nous sa mission franciscaine (décidément, nous sommes abonnés). Il s'agit de la mieux conservée parmi la quinzaine d'établissements espagnols des XVIIIe-XIXe siècles ponctuant la côte de l'Etat. Cloître luxuriant, retable juste ce qu'il faut de baroque et petit cimetière où poussent palmiers, caoutchoucs et agapanthes forment un ensemble serein, remarquable et immuable, du moins jusqu'au prochain tremblement de terre. Une étape de charme avant de retrouver les brutales autoroutes de Los Angeles.
L'éléphant de mer en son harem
Des dizaines de mammifères marins se sont fixés à l'année sur la plage de Piedras Blancas, en Californie, un site tout proche du Heart Castle (ci-dessous) que nous avions déjà visité en 2009. Les bêtes sont toujours aussi imposantes, indolentes et endormies, à part quelques mâles dotés d'un appendice nasal très développé qui asseoient leur autorité sur les femelles en poussant des cris gutturaux de loin en loin.
Château mégalo
SAN SIMEON, Californie. Il était une fois William Randolph Hearst, fils unique de magnat minier et papivore (il a inspiré Citizen Kane à Orson Welles). Fort impressionné paraît-il par un long voyage en Europe dans son enfance, il avait décidé de dépenser une partie de sa fortune à construire son propre château en Espagne... en Californie. Plus précisément à San Simeon, pile entre San Francisco et Los Angeles. Son papa y possédait des centaines d'hectares en bord de mer. De 1920 à sa mort 31 ans plus tard, Hearst ne se contenta pas de créer avec son architecte Julia Morgan une demeure dotée de dizaines de pièces et flanquée de dépendances: il y intégra des chefs-d'oeuvre du Moyen-Age et de la Renaissance.
Plafonds andalous à caissons, manteaux de cheminée, tapisseries flamandes: des oeuvres d'art sans prix se sont ainsi retrouvés incrustés... dans le béton armé. Baroque, mégalo et carrément délirant (admirez la piscine dite "de Neptune"...), l'endroit peut laisser baba d'admiration ou de consternation, selon que l'on est Américain ravi d'admirer de telles pièces ou un Européen dégoûté à l'idée qu'elles aient été autorisées à quitter le vieux continent... Le site, tout en haut de collines abruptes et au milieu d'un paysage champêtre déjà brûlé par le début d'été californien, vaut déjà le déplacement.
Plafonds andalous à caissons, manteaux de cheminée, tapisseries flamandes: des oeuvres d'art sans prix se sont ainsi retrouvés incrustés... dans le béton armé. Baroque, mégalo et carrément délirant (admirez la piscine dite "de Neptune"...), l'endroit peut laisser baba d'admiration ou de consternation, selon que l'on est Américain ravi d'admirer de telles pièces ou un Européen dégoûté à l'idée qu'elles aient été autorisées à quitter le vieux continent... Le site, tout en haut de collines abruptes et au milieu d'un paysage champêtre déjà brûlé par le début d'été californien, vaut déjà le déplacement.
28 juin 2013
A pas de loup sur les falaises
PARC DE POINT LOBOS, Californie. Descente vendredi le long de la mythique Highway 1 qui relie San Francisco à Los Angeles par le front de mer. Et dans la région de Monterey et Carmel, déjà visités lors de précédents passages, un endroit nous a vraiment charmés: Point Lobos, un parc naturel dépendant de l'Etat de Californie. Cyprès tordus par le vent, falaises en bas desquelles bouillonne le Pacifique, et surtout une faune exubérante: des éléphants de mer bronzent sur les rochers, des daims batifolent près du rivage, et une plage au bout de quelques kilomètres de sentiers nous a offert une vue sur deux petits phoques qui barbotaient tranquillement.
Adieux san-franciscains
Les painted ladies d'Alamo Square |
Marie-Jeanne enfin libre! |
Le Japanese tea garden |
27 juin 2013
Cliché tordu
Lombard Street, c'est la rue la plus célèbre de San Francisco, surtout à l'intersection de Hyde Street, lorsqu'elle se transforme en accordéon orné d'hortensias. Un passage obligé pour les touristes et des scènes de bousculade garanties au pied de la "rue la plus tordue" dont les riverains doivent vraiment être dotés d'une patience à toute épreuve!
Oh my dog!
La Californie, encore plus que le reste des Etats-Unis, fait figure de pionnière en matière de droits des bêtes à poils: dans notre ancienne ville de West Hollywood, vous n'êtes pas le "propriétaire" de votre chien ou de votre chat, mais son "gardien". Nuance... Mais comment combiner cet amour déraisonnable des animaux de compagnie et un agenda surchargé, lorsque, comme les magnats du software et du hardware, vous passez 16 heures sur 24 à votre poste de la Silicon Valley et ne revenez que tard le soir dans votre demeure babylonienne de Presidio Heights? La réponse s'appelle le dog-sitter. Contre compensation, ces dynamiques jeunes hommes et femmes iront promener Kurt le berger allemand, Buddy le labrador et Pedro le chihuahua dans les espaces verts de San Francisco. Jeudi, au cours de nos déambulations entre Pacifique et downtown, nous avons croisé une demi-douzaine de ces professionnels, chacun entouré d'au moins huit cabots.
26 juin 2013
Une petite coupe
Les catamarans de l'équipe "Oracle" devant l'île d'Alcatraz |
Pile sous les piles
SAN FRANCISCO, Californie. Après deux jours maussades, l'été est enfin arrivé à San Francisco, du moins
la brume du Pacifique a-t-elle battu en retraite, de quoi
nous laisser entrevoir l'un des édifices les plus célèbres des
Etats-Unis: le pont du Golden Gate. En route vers Seattle en 2009, nous l'avions traversé, hélas sous la pluie. Cette fois, nous en avons parcouru une partie à pied, entre piétons comme nous stupéfaits de la majesté de l'endroit, et cyclistes distraits par le vide au delà de la rambarde. Malgré la cohue, cet exploit technique (2,7 km de long, piles de 227 mètres de haut, construit en seulement quatre ans au milieu des années 1930!) reste toujours aussi magique.
25 juin 2013
Nageant dans le brouillard, enlacés roulant dans l'herbe
SAN FRANCISCO, Californie. "Quand San Francisco s'allume, quand San Francisco s'embrume..." Nous avons posé nos valises depuis dimanche soir dans la mythique ville californienne, en provenance de Hawaï. D'un coup d'aile, nous sommes passés du cocktail des îles à la soupe aux palourdes, des sandales aux tennis imperméables et des palmiers... aux palmiers. Car oui, l'été existe à San Francisco, mais il s'étale grosso modo de la mi-juillet à novembre! En mai et juin, c'est May grey et June gloom à tous les étages (nous en avions eu un aperçu en 2009). A la latitude de la Bay Area, l'océan Pacifique s'avère glacial, et répand sur les côtes un brouillard londonien voire un crachin digne de la pointe du Raz.
Nous ne nous sommes pas laissés démonter par les éléments et avons entamé l'exploration de cette ville qui est pour nous, après New York, la plus européenne des cités américaines. Nous apprécions en particulier ses transports en commun omniprésents, ses restaurants aux menus réjouissants et ses distances presque raisonnables. Pour notre première journée, entre les gouttes, nous avons emprunté le célèbre cable car (funiculaire), traversé les rues bigarrées de Chinatown (ci contre à droite), sommes montés en haut de la Coit Tower qui domine le nord-est de la ville et avons terminé par Fisherman's Wharf, le quartier très touristique du rivage nord de San Francisco, avec vue sur la célèbre île-prison d'Alcatraz et au loin, les piles rouges du pont du Golden Gate.
Nous ne nous sommes pas laissés démonter par les éléments et avons entamé l'exploration de cette ville qui est pour nous, après New York, la plus européenne des cités américaines. Nous apprécions en particulier ses transports en commun omniprésents, ses restaurants aux menus réjouissants et ses distances presque raisonnables. Pour notre première journée, entre les gouttes, nous avons emprunté le célèbre cable car (funiculaire), traversé les rues bigarrées de Chinatown (ci contre à droite), sommes montés en haut de la Coit Tower qui domine le nord-est de la ville et avons terminé par Fisherman's Wharf, le quartier très touristique du rivage nord de San Francisco, avec vue sur la célèbre île-prison d'Alcatraz et au loin, les piles rouges du pont du Golden Gate.
23 juin 2013
Aloha & Mahalo!
Au revoir Hawaï, et merci! Nous nous attendions à des paysages de rêve, des plages paradisiaques et un climat tropical, et nous n'avons pas été déçus par cette visite dans le 50e Etat américain. Mais les suprises furent nombreuses. D'abord, la taille de Big Island, qui porte bien son nom: en faire le tour dans la journée relève de la gageure, d'autant plus que les limitations de vitesse sont ridiculement basses: 90 km/h au grand maximum, souvent 50 ou même 35 sur les tronçons les plus sinueux. Vu la géographie du coin, ces derniers ne sont pas rares. Ensuite, la diversité climatique: la pluie peut tomber à seaux sur les hauteurs, mais les plages seront épargnées. Et tout bien considéré, le temps estival d'Hawaï s'est révélé bien plus supportable que celui du Maryland. En montagne, nous avons bien supporté une petite laine.
Comme attendu, beaucoup de touristes fréquentent l'île, mais ils étaient inégalement répartis: nous avons profité de plages sublimes, loin d'être bondées. Et notre resort de Kailua-Kona comptait de nombreuses unités vides. Nous disons donc adieu au "paradis sur terre" où il paraît peu vraisemblable que nous remettions un jour les pieds: à 17 heures de vol de la France, l'endroit sera hors d'atteinte des voyageurs de bon sens... Changement radical d'environnement ce dimanche: nous reprenons l'avion vers le continent, en l'occurrence la Californie. Première étape prévue, San Francisco. A suivre!
Comme attendu, beaucoup de touristes fréquentent l'île, mais ils étaient inégalement répartis: nous avons profité de plages sublimes, loin d'être bondées. Et notre resort de Kailua-Kona comptait de nombreuses unités vides. Nous disons donc adieu au "paradis sur terre" où il paraît peu vraisemblable que nous remettions un jour les pieds: à 17 heures de vol de la France, l'endroit sera hors d'atteinte des voyageurs de bon sens... Changement radical d'environnement ce dimanche: nous reprenons l'avion vers le continent, en l'occurrence la Californie. Première étape prévue, San Francisco. A suivre!
22 juin 2013
Arrête de ramer, on est sur le sable
HAPUNA BEACH, Hawaï. C'est bien beau de vouloir explorer Big Island dans tous les sens, mais au bout de 1 400 km en cinq jours, on finit par perdre de vue l'objectif premier des vacances: la reconstitution des forces dilapidées pendant une année à courir plusieurs lièvres à la fois. Donc, ce vendredi après-midi, nous avons posé nos bagages sur le rivage, plongé dans les eaux tièdes qui font la réputation mondiale de Hawaï, doré au chaud soleil tropical du premier jour de l'été et construit des châteaux de sable dignes du glorieux héritage de nos ancêtres les bâtisseurs de Chenonceaux, Chambord et Azay-le-Rideau. Sans être aussi fin ou blanc que le sable de Floride, celui de Hawaï possède toutes les qualités requises en matière d'architecture balnéaire. Et ne vous laissez pas tromper par le ciel menaçant sur la photo: il pleut toujours l'après-midi sur les hauteurs de Hawaï, mais les côtes restent au sec.
On va tous mourir!
On le sait, aux Etats-Unis, vivre entraîne souvent la mort. Pensiez-vous que Hawaï, Etat décontracté empreint d'Aloha spirit, serait différent? Que nenni. Florilège.
Ne respirez pas les émanations du volcan, sinon vous allez mourir. |
Ne restez pas bêtement là-dessous, vous allez vous prendre une noix de coco sur la tête (et mourir). |
A votre place, on ferait demi-tour le plus vite possible, car vous allez mourir à coup sûr. |
Dans la vallée
WAIPIO, Hawaï. Passage en coup de vent ce vendredi sur les hauteurs de la vallée de Waipio, l'une des merveilles naturelles de la côte nord-est de Big Island. C'est l'un des endroits côtiers dotés d'une belle plage à ne pas avoir été "développés", c'est à dire lotis à outrance. Comme souvent, il s'agit aussi d'un endroit sacré pour les autochtones, et à l'instar du Mauna Kea, il faut un 4x4 pour s'y rendre. Mais du promontoire pour touristes paresseux, le paysage satisfait déjà pleinement.
Les avanies de la vanille
PAAUILO, Hawaï. Hawaï est le seul des 50 Etats américains où l'on produit du café de façon intensive, mais c'est aussi le seul comptant une plantation de vanille. Cette épice très recherchée ne pousse en effet que dans les zones tropicales, notamment en Papouasie et à Madagascar. Jim, Américain fort entreprenant, a décidé il y a une quinzaine d'années de se lancer dans cette aventure sur la côte nord-est de Big Island, sans doute en partie alléché par les possibles retours sur investissement, concernant une épice qui, après le safran, est la plus chère au monde. Bref, aujourd'hui, la plantation de Jim fait plusieurs hectares et sa production annuelle de gousses atteint une demi-tonne. Un tour de force vu les moyens déployés: il faut jusqu'à sept ans pour qu'un plant de vanille, végétal qui, le saviez-vous, appartient à la famille des orchidées, fleurisse l'espace de quelques heures. Et seule la pollinisation, qui s'effectue à la main, donne naissance à la fameuse gousse. Ci-contre, la plante en question, en train de gravir une fougère géante dans le jardin de la plantation. Savon, gâteaux, confitures, produits de beauté: Jim, qui a été notre guide ce vendredi, a décliné la vanille en quelque 70 produits, aidé de son épouse et de leurs nombreux enfants. La glace à la vanille et son coulis de fruit de la passion-vanille, en fin de visite, valait presque le voyage...
20 juin 2013
Les géants de Big Island
A l'assaut du Mauna Kea! Nous avons avalé un sacré dénivelé pour arriver au pied du plus haut volcan de Hawaï (4 205 mètres). Notre guide fait valoir qu'avec sa base, immergée, ce dôme de lave fait plus de 10 km de bas en haut, un record mondial. Une route mène au sommet, mais notre Chevrolet de location, qui a triomphé de pentes à 17%, n'est pas assurée sur cette voie censée être périlleuse (mais qui ferait sans doute sourire plus d'un Marocain de l'Atlas). Bref, nous nous sommes contentés du camp de base, à 3 000 mètres tout de même, où régnait une agréable fraîcheur, loin de la touffeur des côtes. En hiver, le Mauna Kea, où ont été installés des téléscopes de pointe, se couvre de neige et certains snobs vont même y faire du ski. Nous avons simplement effectué une petite balade vers un promontoire donnant une vue imprenable sur l'autre grand sommet de l'île, le Mauna Loa. Contrairement au Mauna Kea, considéré comme en sommeil car il n'a pas connu d'éruption depuis au moins quatre millénaires, le Mauna Loa, qui ne rend que quelques dizaines de mètres à son grand frère, a craché de la lave pour la dernière fois en 1984. C'est l'un des dix volcans potentiellement les plus dangereux du monde.
L'issue du déluge
Passage ce mercredi par les chutes Akaka, sur la côte Est de Big Island: 135 mètres de haut, soit plus du double du Niagara. Toute la côte orientale de notre île d'accueil est lardée de vallées profondes où tumultent des torrents impétueux. C'est qu'il pleut beaucoup plus sur cette côte que sur l'occidentale où nous résidons: en moyenne, huit mètres de précipitations par an! Autant dire que le sol est moussu, la fougère vivace et le bois des maisons vermoulu. L'endroit est l'une des principales attractions touristiques de "Big Island" et on se bouscule sur le promontoire. Comme vous avez été sages, voici une vidéo pour en profiter, comme si vous y étiez!
19 juin 2013
Le tsunami, voilà l'ennemi
Comme dans l'Oregon, on ne plaisante pas avec les tsunamis à Hawaï, Etat situé en plein milieu de la "ceinture de feu" du Pacifique. Un tremblement de terre majeur en Alaska, au Chili ou au Japon, comme cela s'est encore passé récemment, peut faire arriver des vagues dévastatrices sur les côtes de l'archipel. Heureusement, les catastrophes comme celle de la ville de Hilo (est de "Big Island"), en partie détruite en 1960 par une vague venue d'Amérique du Sud, sont aujourd'hui potentiellement moins meurtrières. Un système sophistiqué de détection et d'alerte a en effet été installé, et d'imposants hauts-parleurs peuvent se mettre à beugler d'un instant à l'autre pour prévenir de l'imminence du danger. Dans ce cas, un seul conseil: rejoindre les zones plus élevées, qui par bonheur ne manquent pas. La distance entre l'archipel et les continents signifie en outre que plusieurs heures seront nécessaires aux vagues pour franchir la distance, permettant, espérons-le, aux habitants d'évacuer en bon ordre.
Palace contre le Pacifique
PARC NATIONAL HISTORIQUE DE PU'UHONA O HONAUNAU, Hawaï. Nous l'avions déjà vu à Mesa Verde au Colorado, l'architecture coloniale des Américains pâlit parfois face à celle des populations indigènes. Les talents de maçons des Polynésiens venus conquérir Hawaï, au milieu du premier millénaire après J.C, sont illustrés par l'enceinte royale de Pu'uhonua o Honaunau, à 40 km au sud de Kailua-Kona, où des murs colossaux faits de blocs de lave rappelant ceux de Mycènes dans le Pélopponèse (Grèce) ont été érigés sans mortier à quelques pas du Pacifique, et au milieu d'une forêt de palmiers. Une crique où dérivent des tortues de mer et s'ébattent des poissons multicolores, un temple orné de "tikis", ces totems grimaçants que l'on croirait sortis d'une aventure de Tintin, complètent un tableau étrange et captivant.
Siège du pouvoir des rois, dont les Kamehameha, jusqu'au début du XIXe siècle, ce sanctuaire encore aujourd'hui sacré accordait l'immunité à tous ceux qui s'y trouvaient, car le sang ne pouvait pas y être versé. L'équivalent de ce qui se passait dans certaines églises d'Europe au Moyen-Age.
Siège du pouvoir des rois, dont les Kamehameha, jusqu'au début du XIXe siècle, ce sanctuaire encore aujourd'hui sacré accordait l'immunité à tous ceux qui s'y trouvaient, car le sang ne pouvait pas y être versé. L'équivalent de ce qui se passait dans certaines églises d'Europe au Moyen-Age.
Café du logis
Yes, we volcan
PARC NATIONAL DES VOLCANS DE HAWAI, Hawaï. Le sismique, le tellurique et le tectonique, ça nous connaît: nous avons vécu quatre ans en Californie, où des tremblements de terre de magnitude 4 ou plus sont monnaie courante, nous nous sommes rendus deux fois au Yellowstone (Wyoming), ancien volcan volatilisé encore tout tremblotant de géothermie, nous avons même exploré le Crater Lake dans l'Oregon, volcan effondré de la chaîne des Cascades. Mais là, dame Nature nous a sorti le grand jeu. Lundi, nous avons en effet passé la journée à butiner autour du parc national des volcans de Hawaï où un cratère vomit des fleuves de lave depuis... 1983! Hawaï est en effet un archipel 100% volcanique, toutes les îles ayant été formées à la queue leu-leu par la même remontée de magma.
Le décalage s'explique par le glissement des plaques continentales vers l'ouest, et "Big Island", tout à l'est de l'archipel, est donc la plus grande et la plus jeune, tandis que ses soeurs ont été plus ou moins entamées par des centaines de milliers d'années d'érosion.
Rançon de cette activité, une partie du parc national est fermée aux visiteurs: les risques de tomber dans les chaudrons de l'enfer ou d'être asphyxiés par des émanations méphitiques sont trop grands. Mais reste beaucoup de choses à voir: des remontées de vapeur, des émanations sulfuriques qui colorent les roches en jaune avant de les dissoudre, et surtout, des cratères. L'un d'entre eux, le Kilauea Iki (ci-contre à droite), qui fait déjà un bon kilomètre de diamètre, est accessible au bout d'une visite dans la forêt tropicale. Incroyable sensation que celle de se promener sur de la lave solidifiée, mais bouleversée, fracturée et encore chaude: la dernière éruption date des années 1950 et il a fallu plus de 30 ans pour que cette marmite originellement à plus de 1 000°C commence à se figer.
L'autre cratère s'observe de très loin: son centre est encore très actif, et l'on n'est pas à l'abri d'un accès de mauvaise humeur du géant, qui dégage, la nuit venue, un halo aussi rouge que menaçant (en haut et ci-contre à gauche). Un troisième cratère, inaccessible sauf à affréter un hélicoptère, crache de la lave à pleins jets, et des toboggans de roche en fusion descendent vers le Pacifique, explosant au contact de l'eau: "Big Island" devient ainsi de plus en plus grande en s'étendant vers le sud-est. De ce mariage entre le feu et l'eau, nous n'avons eu qu'un aperçu fugace, en parcourant les immensités désolées de coulées de lave récentes à proximité de l'océan.
Plissées, fracturées, et déjà grignotées par la mer qui les a moulues en sable fin et noir, elles forment un paysage d'Apocalypse curieusement localisée: à quelques dizaines de mètres de la coulée, des maisons sont restées intactes. Mais la route côtière, elle, a été coupée par l'avancée impitoyable. Au loin, l'endroit où la mer avale la lave est marqué par une énorme colonne de vapeur. Elle rejoint les nuages qui cernent le sommet formidable du Mauna Loa, le deuxième sommet de l'île avec ses 4 170 mètres.
Le décalage s'explique par le glissement des plaques continentales vers l'ouest, et "Big Island", tout à l'est de l'archipel, est donc la plus grande et la plus jeune, tandis que ses soeurs ont été plus ou moins entamées par des centaines de milliers d'années d'érosion.
Rançon de cette activité, une partie du parc national est fermée aux visiteurs: les risques de tomber dans les chaudrons de l'enfer ou d'être asphyxiés par des émanations méphitiques sont trop grands. Mais reste beaucoup de choses à voir: des remontées de vapeur, des émanations sulfuriques qui colorent les roches en jaune avant de les dissoudre, et surtout, des cratères. L'un d'entre eux, le Kilauea Iki (ci-contre à droite), qui fait déjà un bon kilomètre de diamètre, est accessible au bout d'une visite dans la forêt tropicale. Incroyable sensation que celle de se promener sur de la lave solidifiée, mais bouleversée, fracturée et encore chaude: la dernière éruption date des années 1950 et il a fallu plus de 30 ans pour que cette marmite originellement à plus de 1 000°C commence à se figer.
L'autre cratère s'observe de très loin: son centre est encore très actif, et l'on n'est pas à l'abri d'un accès de mauvaise humeur du géant, qui dégage, la nuit venue, un halo aussi rouge que menaçant (en haut et ci-contre à gauche). Un troisième cratère, inaccessible sauf à affréter un hélicoptère, crache de la lave à pleins jets, et des toboggans de roche en fusion descendent vers le Pacifique, explosant au contact de l'eau: "Big Island" devient ainsi de plus en plus grande en s'étendant vers le sud-est. De ce mariage entre le feu et l'eau, nous n'avons eu qu'un aperçu fugace, en parcourant les immensités désolées de coulées de lave récentes à proximité de l'océan.
Plissées, fracturées, et déjà grignotées par la mer qui les a moulues en sable fin et noir, elles forment un paysage d'Apocalypse curieusement localisée: à quelques dizaines de mètres de la coulée, des maisons sont restées intactes. Mais la route côtière, elle, a été coupée par l'avancée impitoyable. Au loin, l'endroit où la mer avale la lave est marqué par une énorme colonne de vapeur. Elle rejoint les nuages qui cernent le sommet formidable du Mauna Loa, le deuxième sommet de l'île avec ses 4 170 mètres.
17 juin 2013
Welcome to paradise
KAILUA-KONA, Hawaï - Les habitants de Hawaï surnomment leur île "le paradis" et la vérité, pour y arriver on a cru mourir! Jugez-en: 20 heures de voyage porte à porte, dont 11 en l'air, deux avions, et cinq heures d'escale à Los Angeles ont été nécessaires pour mettre ce 12e "road trip" nord-américain sur orbite. Record de décalage horaire aussi, à six fuseaux de notre côte Est. Nous ne sommes jamais allés autant à l'ouest, ni au sud car Hawaï est situé à la latitude de Nouakchott en Mauritanie. Il fait donc beau et chaud: 25°C la nuit et 32°C le jour. Pour notre séjour dans le 50e Etat américain par ordre d'adhésion à l'Union, et le 42e que nous visitons en famille, nous avons jeté notre dévolu sur l'île d'Hawaï elle-même, autrement dit "Big Island" car c'est de loin la plus étendue de toutes.
Pas moins de cinq volcans, dont l'un est en activité constante depuis 30 ans, contribue à la faire grandir tous les jours, des fleuves de lave tombant dans la mer et se solidifiant dans des explosions d'écume. Corollaire, le sol dans la plupart des endroits est noir, poreux et très coupant! Nous logeons dans la zone de Kailua-Kona, sur la côte ouest, où se trouvent les seules plantations de café des Etats-Unis et dont les rivages, sans être déserts, n'ont pas été esquintés par des gratte-ciels comme la plage de Waikiki à Honolulu, la capitale (et lieu de naissance de Barack Obama).
Qui dit montagnes et tropiques dit souvent nuages, et les volcans du milieu de l'île se couronnent de vapeur, assurant aux habitants d'abondantes ressources en eau. Les plantes aussi en profitent à plein: bananiers, manguiers, bougainvillées et hibiscus nous font tourner les sens, tandis que des cocotiers s'élancent vers les cieux depuis des gazons quasi britanniques.
Pas moins de cinq volcans, dont l'un est en activité constante depuis 30 ans, contribue à la faire grandir tous les jours, des fleuves de lave tombant dans la mer et se solidifiant dans des explosions d'écume. Corollaire, le sol dans la plupart des endroits est noir, poreux et très coupant! Nous logeons dans la zone de Kailua-Kona, sur la côte ouest, où se trouvent les seules plantations de café des Etats-Unis et dont les rivages, sans être déserts, n'ont pas été esquintés par des gratte-ciels comme la plage de Waikiki à Honolulu, la capitale (et lieu de naissance de Barack Obama).
Qui dit montagnes et tropiques dit souvent nuages, et les volcans du milieu de l'île se couronnent de vapeur, assurant aux habitants d'abondantes ressources en eau. Les plantes aussi en profitent à plein: bananiers, manguiers, bougainvillées et hibiscus nous font tourner les sens, tandis que des cocotiers s'élancent vers les cieux depuis des gazons quasi britanniques.
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