14 juil. 2013

Quoi, c'est déjà fini?

AEROPORT D'OAKLAND, Californie. De Hawaï à San Francisco, de Santa Barbara au Lac Tahoe, ces quatre semaines ont filé comme l'éclair. Voici venu le temps de la transhumance retour vers la côte Est des Etats-Unis. Palmiers tropicaux, volcan en éruption, falaises de granit, demeures palatiales: nous avons non seulement fait le plein de paysages somptueux, mais aussi de sensations fortes. Côté animaux croisés pendant ces 28 jours: des poissons exotiques, des phoques, des cervidés, des éléphants de mer, des loutres de mer, des otaries, des pélicans, des geais, mais toujours pas d'ours californien (leurs cousins du Montana, du Wyoming et du Canada étaient moins timides). Nous avons aussi retrouvé avec plaisir nos anciens quartiers de Los Angeles, métropole que nous avons quadrillée une semaine durant, en découvrant avec un peu de retard les joies de ses embouteillages monstres aux heures de pointe. Bien que cantonnés dans deux Etats (avec une courte incursion dans un troisième, le Nevada), nous avons roulé au total 5 143 km, nous faisant passer la barre des 60 000 km depuis 2006. Hawaï nous a permis d'accrocher un 42e Etat à notre tableau de chasse. Un gros point d'interrogation plane encore sur nos projets d'avenir, mais nous espérons encore progresser vers les 50!

Post-scriptum californien

Le front de mer de Sausalito
SAUSALITO, Californie. Redescendus de la région montagneuse du lac Tahoe par une autoroute au tracé digne d'une attraction des studios Universal, nous avons passé les dernières heures de ce 12e road trip nord-américain au bord de la baie de San Francisco, dans un endroit ignoré lors de nos trois précédents passages dans la région: Sausalito, la perle du comté de Marin, célèbre pour ses maisons flottantes et l'opulence de ses administrés. C'est l'endroit des Etats-Unis où se trouve la plus grande concentration de millionnaires et où l'immobilier s'avère plus cher qu'à Beverly Hills. Il faut dire que Sausalito a du charme, avec son centre-ville victorien et ses bungalows accrochés aux collines, étreintes par la brume du Pacifique.
Les fameuses maisons flottantes
Il s'agit aussi du terminus des touristes ayant eu l'idée de traverser le Golden Gate à vélo, et qui reprennent le ferry vers San Francisco en fin de journée. On devine d'ailleurs les gratte-ciels de la grande ville, de l'autre côté de la baie floutée par le brouillard. Si nous avons traversé la région de Sacramento par 36°C, l'arrivée en bord de mer s'est traduite par une retombée spectaculaire du mercure: 16°C ce samedi soir. Les touristes ont troqué le short contre la parka et la polaire!

13 juil. 2013

Le panneau routier le plus adorable du Nevada

Rappel pour ceux qui n'étaient pas là en 2008: "xing"="crossing"="traversée"

LDS bien raisonnable?

Pas d'alcool, pas de tabac, pas de café: les membres de la Latter Day Saints Church (LDS), autrement dit les Mormons, sont réputés pour leur austérité. Mais apparemment, cette église à laquelle appartient le candidat malheureux à la présidence Mitt Romney compte quelques joyeux drilles dans ses rangs. En tout cas, ces encadrement de plaque et autocollant aperçus sur un minivan (what else) garé près d'une plage du lac Tahoe nous ont bien fait rire. De haut en bas: "êtes-vous aussi membre de la LDS?", "Véhicule d'attaque mormon" et "Maman en fuite! Ne dites pas à ma famille que vous m'avez vue!"

Tu étais où? A Tahoe!

SOUTH LAKE TAHOE, Californie. Quatre ans plus tard, les rives du lac Tahoe sont toujours aussi enchanteresses, les pins fleurent bon au soleil d'altitude et les montagnes encore tachetées de neige scintillent dans l'azur céleste, bref c'est beau. Toujours cette sensation d'avoir atterri sur les bords de la Méditerranée, alors que nous sommes en pleine Sierra Nevada, à 2 300 m au dessus du niveau de la mer. Une fois encore, en plein mois de juillet, nous ne sommes pas les seuls à trouver du charme à l'endroit, et la concurrence est rude pour les tables de pique-nique. Mais nous avons réussi à engloutir nos sandwiches avec vue imprenable sur les bernaches et les canetons, à peine dérangés par les amateurs de jet-ski. Et comme en 2009, nous avons pédalé sur des vélos de location pour mériter ces paysages.

12 juil. 2013

Capitale minuscule

CARSON CITY, Nevada. Les écoliers américains vous le diront, le plus difficile n'est pas d'apprendre le nom des 50 Etats, mais de leurs capitales. La plupart ont en effet été désignées au XVIIIe ou XIXe siècle, avant le développement de grandes métropoles aujourd'hui plus connues. Exemples: la capitale de l'Etat de New York n'est pas New York, mais Albany. Ne cherchez pas le gouverneur de l'Etat de Washington à Seattle, il loge à Olympia. Celui de Louisiane n'a rien à faire à La Nouvelle-Orléans: lui et les élus du Congrès local siègent à Baton Rouge. Et au Nevada? On a très envie de dire Las Vegas, l'une des grandes conurbations de l'Ouest. Mais non, c'est Carson City, 55 000 habitants dispersés entre le piémont Est de la Sierra Nevada et le désert. Nous y avons posé nos bagages ce soir pour nos deux dernières nuits avant la fin de cet énième road trip. Non que nous trouvions du charme à cette bourgade aux néons criards, parsemée de casinos douteux. Mais à quelques kilomètres de là, se trouve un véritable joyau: le lac Tahoe et ses eaux bleues, desquelles nous nous rapprocherons demain vendredi.

Quand on aime le Yosemite, on ne compte pas

Le sommet du Sentinel Dome

La vallée vue du Sentinel Dome

El Capitan vu des berges de la rivière Merced

L'effronté geai bleu

La vallée vue des environs de Columbia Rock (500 m de dénivelé, ça use les souliers)

Le Half Dome (au fond) vu de la route du col de Tioga

Le lac Tenaya sur la route de Tioga

Nos amis les cervidés

Environs de Lembert Dome

La rivière Tuolumne

Lembert Dome

Sortie par le haut

C'est la tournée des adieux californiens: so long, Yosemite, que nous avons arpenté pour la seconde journée jeudi, d'abord sur les pas d'une ranger expliquant le distinguo entre une proie et un prédateur, puis lors d'une dernière promenade à plus de 2 600 mètres d'altitude, non loin de la route du col de Tioga. Ce passage à 3 300 m d'altitude qui relie les versants ouest et est de la Sierra Nevada, est fermé par la neige plus de six mois par an. Mais en plein mois de juillet, c'est presque une autoroute, moins fréquentée que le fond de la vallée du Yosemite toutefois. Lors de cette balade près du "dôme Lembert", colossal bloc de granit qui doit son nom à colon français passé par là à la fin du XIXe siècle, nous avons aperçu deux marmottes et trois chevreuils, et profité d'un paysage digne d'"Au milieu coule une rivière".

11 juil. 2013

Panavision et Technicolor

PARC NATIONAL DU YOSEMITE, Californie. Retrouvailles avec ce grandiose sanctuaire naturel, protégé par Lincoln dès 1864. Les paysages coupent toujours autant le souffle (surtout quand on a gravi 500 m de dénivelé pour atteindre un point de vue), et le Half Dome et El Capitan, deux des rochers les plus célèbres veillant sur cette ancienne vallée glaciaire n'ont rien perdu de leur présence imposante. Mais que de monde! C'est la première fois que nous nous rendons au Yosemite en pleine saison touristique et des touristes, il y en avait partout. Nous avons presque échappé aux embouteillages, mais le parking central du parc était complètement submergé, et pas question de profiter de plus de cinq minutes de solitude sur les sentiers, même assez éloignés des endroits les plus courus. Mais (au risque de nous répéter): quels paysages!

Les piliers du ciel

PARC NATIONAL DES SEQUOIAS, Californie. Entre "les racines du ciel" et "les piliers de la terre", deux titres déjà pris, il fallait trouver une image capable de transmettre le choc que constitue la rencontre avec des séquoias dans le parc du même nom. Perchés à plus de 1 500 m d'altitude, ces majestueux conifères peuvent atteindre près de 100 m de haut (regardez à gauche, à l'échelle de bambins de 1,25 m), certains ont vécu plus de deux millénaires et pèsent plus de mille tonnes. Il s'agit donc des organismes vivants les plus grands du monde. Nous avons passé une grande journée dans ce parc et celui, voisin, de King's Canyon, à présenter nos respects à ces doyens. Découverts par des Blancs il y a seulement un siècle et demi, ils ont été naturellement baptisés des noms des héros de l'époque: les généraux de la Guerre de Sécession. Sherman, Grant, mais aussi le "rebelle" Lee ponctuent ainsi les sentiers de randonnée qui se faufilent entre les géants de la Sierra Nevada. Lors de notre passage, nous avons eu la chance d'assister à des opérations de brûlage contrôlé de certains séquoias par des pompiers. Il s'agit en fait de favoriser leur reproduction, les graines de ces arbres ne se répandant que par chaleur extrême.

Ouh, c'est chaud ce soir

Pendant nos deux premières semaines en Californie, nous avons presque ignoré que cet Etat pouvait s'avérer caniculaire en été. Le long de la côte, de San Francisco à Santa Barbara, l'influence du Pacifique permet de passer des journées non transpirantes et des nuits rafraîchissantes. Et lors de notre séjour à Los Angeles, nous étions hébergés à Long Beach, à quelques encâblures de la mer. Mais là, depuis lundi, alors que nous avons entamé notre dernière transhumance vers le Nord, nous en avons eu pour nos dollars: 110 degrés Fahrenheit (43,3°C) dans la vallée centrale, du côté de Bakersfield, à cinq heures de l'après-midi! Nous qui nous ébaubissions déjà l'année dernière d'atteindre 100°F (37,8°C) dans l'Utah... Heureusement que nous ne sommes pas passés dans la Vallée de la Mort voisine, la température y a récemment atteint 130°F (54,4°C), soit tout près du record absolu.
P.-S. les plus observateurs auront noté que nos deux photos de thermomètres automobiles se ressemblent beaucoup: par le plus grand des hasards, nous avons loué la même voiture que l'année dernière, une excellente Hyundai Sonata.

7 juil. 2013

Love is in the air


La fin de la route

SANTA MONICA, Californie. Rassurez-vous, il nous reste encore une semaine de balade en Californie avant de reprendre notre avion vers l'Est. Nous sommes passés ce samedi devant une borne qui nous avait encore échappé: elle marque la fin de la Route 66, mythique et rebattue voie de communication qui reliait Chicago à Los Angeles à partir de 1926 avant d'être rendue obsolète par le développement du réseau d'autoroutes inter-Etats, lancé dans les années 1950. Mais une grande partie a été sauvegardée et il s'agit même d'un pélerinage obligé pour nombre de motards, américains ou européens. Nous en  avons eu quelques aperçus en Arizona et dans le désert californien en 2006 et 2008, mais il nous reste encore à en parcourir les 3 940 km sur toute la longueur, ce qui nous permettrait de cocher le Kansas et l'Oklahoma, deux Etats qui manquent cruellement à notre tableau de chasse!

Alerte au chat... pardé

"Signe particulier: adore le poisson". Ca va sûrement aider.

Sur la plage embouteillée

SANTA MONICA/VENICE, Californie. Samedi à la plage, il faut du courage! Non pas pour se baigner, car les courants froids du Pacifique et sa pollution rampante auraient de quoi rebuter les plus téméraires. Non, nous parlons bien des embouteillages autour de Santa Monica et Venice, les plages de Los Angeles parmi les plus populaires, en plein milieu du week-end à rallonge du 4-Juillet. Heureusement, nous avons fini par trouver une place de parking tout près du rivage entre Santa Monica et Venice. Cette dernière localité attire tout ce que le comté de Los Angeles a de freaks et de gens bizarres: tatoués, piercés, drogués, musclés, illuminés, bourrés, siliconé(e)s, grassouillets, vacanciers, tout ce monde interlope se croise dans une atmosphère bon enfant sur le boardwalk de Venice, où foisonnent les dispensaires d'herbe qui rend sot, des magasins de maillots de bain importables et de T-shirts de groupes de death metal. Le secret bien gardé de Venice, ce sont ses canaux! Car l'endroit, qui a repris le nom de la cité des Doges, possède quelques voies d'eau artificielles creusées par la volonté d'un illuminé-visionnaire-mégalomane de la trempe de Hearst, au début du XXe siècle. Quelques tempêtes ont ruiné la plus grande partie de ce projet prométhéen mais il en reste quelques traces, et le quartier concerné voit ses maisons atteindre des sommets à l'argus de l'immobilier. Nous sommes ensuite remontés vers le nord et Santa Monica. Sa jetée ornée de montagnes russes, d'une grande roue et d'autres attractions de fête foraine, ses restaurants de fruits de mer frits, sa faune moins interlope et plus familiale que celle de Venice mais tout aussi tatouée et grasse!
La piste cyclable entre Santa Monica et Venice

Le boardwalk de Venice
Les canaux de Venice

Muscle Beach à Venice, ancien terrain de jeu d'Arnold Schwarzenegger

La jetée de Santa Monica aux couleurs nocturnes patriotiques

6 juil. 2013

Red, white and blueberries

La meilleure façon de fêter le 4-Juillet (et il suffit de retourner le ramequin pour illustrer le 14!)

4th of July (ay ay ay)

La moitié des habitants de Los Angeles (et le tiers des Californiens) sont originaires d'Amérique latine, et pour eux, le 4-Juillet, date anniversaire de la déclaration d'indépendance de 1776, se fête avec barbecues... et mariachis. Nous étions de passage dans le Griffith Park au centre de L.A. où des centaines de familles s'étaient rassemblées sur l'herbe en ce jour férié pour souhaiter bon anniversaire aux Estados Unidos.

Les gays sont joyeux

WEST HOLLYWOOD, Californie. Cette ville de l'ouest de Los Angeles est, avec Castro à San Francisco et le Greenwich Village à New York, considérée comme l'épicentre du mouvement de défense des droits des homosexuels aux Etats-Unis. Comme en France, mais depuis près de dix ans, la Californie est déchirée entre défenseurs de l'ouverture du mariage aux homosexuels (brièvement légalisé il y a cinq ans par la justice, puis à nouveau aboli par référendum) et partisans de l'idée que le mariage est "une union entre un homme et une femme". Or, la Cour suprême vient d'accorder un succès historique aux activistes gays, soutenus par une bonne partie des démocrates (et Obama lui-même, depuis 2012) en déclarant inconstitutionnelle une loi fédérale datant de 1996 et qui interdisait les unions entre personnes du même sexe. Bref, la joie règne au sein des communautés LGBT. Lors de notre passage à Castro la semaine dernière, les drapeaux arc-en-ciel volaient haut et les préparatifs d'une grande fête battaient leur plein. A West Hollywood, le magasin "The Pleasure Chest", spécialisé dans les "jouets" pour grands enfants, déclarait lui aussi "victoire".

Laisser des plumes dans le goudron

L'une des premières curiosités que l'on remarque, lorsque l'on quitte l'aéroport de Los Angeles pour les quartiers ouest, ce sont les puits de pétrole qui par dizaines recouvrent le quartier de Baldwin Hills. La ville est en effet construite sur un bassin pétrolier, exploité depuis des lustres. Certains puits qui n'étaient plus rentables ont même été rouverts depuis dix ans que le baril flirte avec les 100 dollars. De l'autre côté des collines, dans la zone dite du Miracle Mile et des musées, les nappes d'hydrocarbures émergent même à l'air libre et ont créé une curiosité à la fois géologique et paléontologique: les tar pits, fosses de goudron où des dizaines de milliers d'années durant, ont été piégés des animaux préhistoriques. Des os de dizaines de tigres à dents de sabre, de chevaux et de paresseux géants ont ainsi été excavés et reconstitués. Et le talent muséographique des Américains a fait le reste: admirez Zed le mammouth, qui hoche la tête quand on l'approche!

Le musée qui fait vroum

Le musée Petersen, du nom d'un magnat de la presse automobile, représente un bon angle d'approche de Los Angeles et de la Californie du Sud, où la voiture est reine et le passionné de belles mécaniques un prince en son royaume. Le rez-de-chaussée est consacré à l'émergence de la car culture dans l'Etat. L'exposition rappelle à propos que Los Angeles, quand elle était bien moins peuplée, disposait d'un robuste réseau de transports en commun, tramways ou trolleys. Mais après la Seconde Guerre mondiale, les grands constructeurs automobiles de Detroit se liguèrent pour racheter ces lignes et les démanteler, tout en soutenant la construction des autoroutes urbaines qui lardent encore Los Angeles dans tous les sens aujourd'hui. C'était l'époque bénie du pétrole bon marché et des normes antipollution inexistantes!
Le "tout-voiture" est encore le modèle dominant dans la région, malgré l'extension du métro souterrain et le développement récent d'un nouveau système de tramways ou de trains de banlieue. Ils restent peu utilisés car la faible densité de l'agglomération où règne la maison individuelle ne joue pas en leur faveur. Au delà des considérations socio-urbanistiques, le musée Petersen reste l'occasion d'admirer de belles machines, avec ses expositions temporaires. Lorsque nous y avons passé quelques heures, l'établissement présentait des voitures de stars de cinéma, de la Rolls-Royce 1927 de Fred Astaire (qui avait fait graver ses initiales sur les portières) à la Batmobile en passant par les Japonaises modifiées de la franchise Fast and Furious, il y en a pour tous les goûts! Et la vague "verte" qui touche les voitures depuis le début du XXIe siècle n'est pas oubliée: on peut admirer des autos électriques, fonctionnant à l'hydrogène, à l'énergie solaire et même à la vapeur (!) dans les travées du Petersen.

L'Universal, c'est du propre

UNIVERSAL CITY, Californie. Un parc d'attractions début juillet en Californie? La recette de la dépression nerveuse, le cauchemar des agoraphobes, la ruine des vacanciers près de leurs sous. Certes, mais Universal Studios Hollywood, capitale autoproclamée "du divertissement à Los Angeles" vaut la visite. Pas seulement à cause des attractions qui sont déjà amusantes et efficaces (sur la photo, Waterworld), mais aussi parce que ce parc n'est pas un Disneyland sur le thème du cinéma: le visiter permet aussi d'effectuer une promenade dans les véritables décors de films ou de séries comme "Retour vers le futur", "La guerre des mondes" et Desperate Housewives. Histoire de ne pas ennuyer des touristes à la capacité de concentration limitée, la balade passe aussi par des moments d'opérette, comme King Kong qui attaque en 3D des tyrannosaures, un tremblement de terre qui se produit au milieu d'une traversée de décor de métro, et le requin des "Dents de la mer" ou l'inquiétant Norman Bates (tueur de "Psychose") qui viennent vous rendre une petite visite...

Oh, Los Angeles

LOS ANGELES, Californie. En huit ans aux Etats-Unis, nous n'avions jamais vraiment écrit sur Los Angeles, bien que la deuxième ville du pays avec ses quatre millions d'habitants ait été notre lieu de vie de 2005 à 2009. Nous ne nous considérions donc pas comme touristes. Mais les temps changent et c'est sous l'angle du vacancier en short que nous avons abordé depuis lundi la ville des anges. Toujours aussi démesurée (grosso modo 250 km de long sur 100 de large), polluée et embouteillée, Los Angeles n'est pas belle à proprement parler. Mais le climat sec, la végétation méditerranéenne (ah, ces palmiers géants...), l'attitude des habitants, un peu plus décontractés que leurs cousins éloignés de la côte Est, contribuent à un cocktail séduisant. Beaucoup de "pélerinages" pendant cette semaine: nous avons retrouvé amis et anciens collègues, marché dans notre ancien quartier de West Hollywood, toujours peuplé de Russes renfrognés, de juifs orthodoxes et de joyeux gays. Nous avons posé devant le Hollywood Sign, nous nous sommes extasiés devant les étoiles du Walk of Fame du quartier historique du cinéma, fait du cruising chez les super-riches de Beverly Hills, avons trouvé le temps de fréquenter quelques musées, parcs d'attraction et jardins publics. Et entre toutes ces étapes, nous avons conduit des centaines de kilomètres sur les autoroutes urbaines et tentaculaires qui, avec leurs embouteillages sans fin, constituent la colonne vertébrale et la malédiction de l'agglomération.
Pour y aller, c'est simple: prenez la 19, la 22, la 605, la 5, la 101 et la 2. Mais si ça bouchonne, la 405 et la 110 sont une bonne alternative. A moins que la 105...

Downtown Los Angeles à l'horizon, vue depuis le Griffith Park.

Un stormtrooper sur le Walk of Fame. Rien que de très normal à Hollywood.

Beachwood Canyon est le meilleur endroit pour prendre le Hollywood Sign en photo. Forcément, ça bouchonne!
Beverly Hills, code postal 90210 (naïnotouwono)

29 juin 2013

Mission impassible

SANTA BARBARA, Californie. Santa Barbara, à 130 km au nord de Los Angeles, ce n'est pas seulement un repaire de Californiens dorés sur la tranche et bronzés sous les palmiers, un endroit où se déchire la famille Capwell et où tout le monde se méfie des Lockridge (à part Ted qui en pince pour Kelly, ah, Santa Barbaraaaah, tu me diras, pourquoi, j'ai le mal de vivreuuuh). Non, Santa Barbara et ses cascades de bougainvillées se faufilant vers le Pacifique entre de somptueuses demeures Spanish revival, c'est avant tout pour nous sa mission franciscaine (décidément, nous sommes abonnés). Il s'agit de la mieux conservée parmi la quinzaine d'établissements espagnols des XVIIIe-XIXe siècles ponctuant la côte de l'Etat. Cloître luxuriant, retable juste ce qu'il faut de baroque et petit cimetière où poussent palmiers, caoutchoucs et agapanthes forment un ensemble serein, remarquable et immuable, du moins jusqu'au prochain tremblement de terre. Une étape de charme avant de retrouver les brutales autoroutes de Los Angeles.

L'éléphant de mer en son harem

Des dizaines de mammifères marins se sont fixés à l'année sur la plage de Piedras Blancas, en Californie, un site tout proche du Heart Castle (ci-dessous) que nous avions déjà visité en 2009. Les bêtes sont toujours aussi imposantes, indolentes et endormies, à part quelques mâles dotés d'un appendice nasal très développé qui asseoient leur autorité sur les femelles en poussant des cris gutturaux de loin en loin.

Château mégalo

SAN SIMEON, Californie. Il était une fois William Randolph Hearst, fils unique de magnat minier et papivore (il a inspiré Citizen Kane à Orson Welles). Fort impressionné paraît-il par un long voyage en Europe dans son enfance, il avait décidé de dépenser une partie de sa fortune à construire son propre château en Espagne... en Californie. Plus précisément à San Simeon, pile entre San Francisco et Los Angeles. Son papa y possédait des centaines d'hectares en bord de mer. De 1920 à sa mort 31 ans plus tard, Hearst ne se contenta pas de créer avec son architecte Julia Morgan une demeure dotée de dizaines de pièces et flanquée de dépendances: il y intégra des chefs-d'oeuvre du Moyen-Age et de la Renaissance.
Plafonds andalous à caissons, manteaux de cheminée, tapisseries flamandes: des oeuvres d'art sans prix se sont ainsi retrouvés incrustés... dans le béton armé.  Baroque, mégalo et carrément délirant (admirez la piscine dite "de Neptune"...), l'endroit peut laisser baba d'admiration ou de consternation, selon que l'on est Américain ravi d'admirer de telles pièces ou un Européen dégoûté à l'idée qu'elles aient été autorisées à quitter le vieux continent... Le site, tout en haut de collines abruptes et au milieu d'un paysage champêtre déjà brûlé par le début d'été californien, vaut déjà le déplacement.

28 juin 2013

Highway One


A pas de loup sur les falaises

PARC DE POINT LOBOS, Californie. Descente vendredi le long de la mythique Highway 1 qui relie San Francisco à Los Angeles par le front de mer. Et dans la région de Monterey et Carmel, déjà visités lors de précédents passages, un endroit nous a vraiment charmés: Point Lobos, un parc naturel dépendant de l'Etat de Californie. Cyprès tordus par le vent, falaises en bas desquelles bouillonne le Pacifique, et surtout une faune exubérante: des éléphants de mer bronzent sur les rochers, des daims batifolent près du rivage, et une plage au bout de quelques kilomètres de sentiers nous a offert une vue sur deux petits phoques qui barbotaient tranquillement.

Adieux san-franciscains

Les painted ladies d'Alamo Square
SAN FRANCISCO, Californie. Nos dernières heures à San Francisco avant sans doute longtemps ont été passées dans la partie centrale et ouest de la ville. Nous avons admiré les maisons victoriennes d'Alamo Square, devant lesquelles des générations de touristes ont déjà posé. Puis, quelques pâtés de maison plus loin, nous avons poursuivi par le quartier préféré des hippies dans les années 1960, Haight-Ashbury. C'est là que Janis Joplin (dont la Porsche nous faisait de l'oeil l'autre jour à Cleveland) habitait au faîte de sa gloire, que Jerry Garcia et son Grateful Dead ont hypnotisé leurs admirateurs, avec l'aide de quelques substances planantes.
Marie-Jeanne enfin libre!
D'ailleurs, grâce à la légalisation de la marijuana à des fins médicales en Californie, le quartier continue à drainer les amateurs de fumette et de space cookies. Alors que la veille nous avions parcouru les collines boisées du tout nouveau Presidio National Park, ancienne base militaire restituée aux civils, nous avons consacré tout notre après-midi à traverser le parc du Golden Gate. Une énorme étendue qui représente pour San Francisco ce que Central Park est à New York. On y trouve des lacs, des jeux d'enfants, des terrains de sport, un jardin japonais où poussent des théiers, et même un enclos à bisons!
Le Japanese tea garden
Ce parc va jusqu'au Pacifique, où une immense plage battue par la houle n'attire que les surfeurs les plus hardis, sous une brume estivale encore tenace. Cette ultime balade a fini de nous convaincre que San Francisco était notre ville américaine de prédilection.